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Enow Abrams Egbe : un ancien gouverneur vigie de la transparence électorale

Enow Abrams Egbe : un ancien gouverneur vigie de la transparence électorale

Paru le mercredi, 06 juillet 2022 08:01

Depuis le 21 avril 2017, l’administrateur civil Enow Abrams Egbe (62 ans en décembre 2022) est le président du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), structure en charge de l’organisation et de la gestion matérielle des consultations électorales et référendaires au Cameroun. Cette fonction fait de cet originaire de la région anglophone du Sud-Ouest, la sentinelle de la transparence électorale. En effet, selon le Code électoral, l’instance qu’il préside est chargée de veiller « au respect de la loi électorale par tous les intervenants, de manière à assurer la régularité, l’impartialité, l’objectivité, la transparence et la sincérité des scrutins ». 

Certaines missions du Conseil électoral soulignent son rôle stratégique dans l’organisation des consultations électorales et référendaires. Il s’agit de l’examen des dossiers de candidature, de la publication des listes définitives des candidats, de la transmission des procès-verbaux des élections au Conseil constitutionnel ou aux autres instances prévues par la loi, du contrôle de la mise en place du matériel électoral et des documents électoraux dans les délais impartis par la loi, du traitement des contestations et réclamations portant sur les opérations préélectorales et électorales, sous réserve des attributions du Conseil constitutionnel et des juridictions ou administrations compétentes…

Insatisfaction

Après avoir organisé les élections sénatoriales (avril 2018), présidentielle (octobre 2018), législatives et municipales (février 2020) et régionales (décembre 2020), Enow Abrams Egbe est cependant loin d’avoir réussi à rassurer sur la régularité, l’impartialité, l’objectivité, la transparence et la sincérité des scrutins au Cameroun. À la suite de ces élections, une plateforme, constituée de sept partis politiques de l’opposition (MP, MRC, PCRN, SDF, UDC, UMS et USDP), demandant la réforme du système électoral, a plutôt vu le jour.

Au crédit du président du Conseil électoral d’Elecam, il faut cependant dire que ces consultations ont pu être organisées dans un contexte sécuritaire et sociopolitique tendu. Pour certains analystes politiques, cet environnement aurait d’ailleurs milité pour sa nomination à ce poste. Elle intervient en effet alors que le Cameroun connaît une montée des « risques de troubles à l’ordre public » et une crise sécuritaire due aux incursions de Boko Haram à l’Extrême-Nord et aux velléités sécessionnistes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

À 18 mois de l’élection présidentielle d’octobre 2018, Enow Abrams Egbe, qui était jusque-là membre du Conseil électoral, a remplacé Samuel Fonkam Azu en poste depuis décembre 2008. Les deux hommes sont tous d’anciens hauts fonctionnaires, diplômés de l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam). La différence est que l’ancien est un magistrat chevronné et le nouveau est un administrateur civil et ancien gouverneur (Sud et Adamaoua), familier aux problématiques sécuritaires et de maintien de l’ordre public.

AO

Dernière modification le mardi, 12 juillet 2022 07:25

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