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Raréfaction de l’eau : l’Onacc craint des risques de conflits entre agriculteurs et éleveurs dans le Grand Nord

Raréfaction de l’eau : l’Onacc craint des risques de conflits entre agriculteurs et éleveurs dans le Grand Nord

Paru le jeudi, 12 janvier 2023 03:29

La période allant du 11 au 20 janvier 2023 sera marquée par des situations de canicule notamment dans les régions de l’Extrême-Nord et du Nord, où les températures pourront monter jusqu’à 35 °C, annonce l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc) dans son récent bulletin d’alertes et de prévisions climatiques publié ce mercredi. Cette situation pourrait entraîner des conflits entre éleveurs et agriculteurs à la recherche de l’eau et des pâturages dans le département du Logone-et-Chari dans l’Extrême-Nord, et dans ceux du Mayo-Rey, du Mayo-Louti et de la Bénoué dans le Nord, alerte l’Onacc.

En cause : la raréfaction de la ressource en eau dans ces deux régions, « suite à l’assèchement des Mayos couplé à une forte évaporation », explique l’organisme. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la diminution des réserves d’eau est à l’origine d’affrontements entre éleveurs, pêcheurs et agriculteurs qui ont poussé des milliers de personnes à fuir le Cameroun. L’origine de ces affrontements est une conséquence du changement climatique qui exacerbe les tensions, surtout dans l’Extrême-Nord.

« Le changement climatique est une réalité dans cette région du Sahel, où les températures augmentent 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale et où l’ONU estime que 80 % des terres agricoles sont dégradées. Au cours des 60 dernières années, la surface du lac Tchad, dont la rivière Logone est l’un des principaux affluents, a diminué de 95 % », indique le HCR. Face à cette situation, pêcheurs et agriculteurs Mousgoums ont creusé de vastes tranchées pour retenir les eaux restantes du fleuve, afin de pouvoir pêcher et cultiver, apprend-on.

Mais ces tranchées boueuses piègent et parfois tuent le bétail appartenant aux éleveurs arabes Choa, déclenchant des tensions et des combats, selon la même source. C’est l’un de ces incidents qui a déclenché les affrontements meurtriers qui ont éclaté en août et décembre 2021 dans l’Extrême-Nord. Pour faire face à ces problèmes d’accès à l’eau et aux effets du changement climatique, le HCR plaide pour la mise en place de « solutions d’adaptation », surtout que les sécheresses vont s’intensifier au cours des 20 prochaines années au Cameroun d’après les estimations de la Banque mondiale.  

Patricia Ngo Ngouem

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