Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) vient de s’attacher les services du cabinet d’avocats international Amsterdam and Partners LLP. Dans un tweet posté dimanche, le président du MRC, Maurice Kamto, indique que le mandat du cabinet Amsterdam and Partners « couvre tous les participants aux manifestations pacifiques, qu’ils soient ou non membres de la Coalition pour le changement ».

Fondé depuis 40 ans par l’avocat d’affaires canadien Robert Amsterdam, ce cabinet est devenu célèbre et établit son influence internationale depuis 2003 dans l’affaire du géant pétrolier russe Yukos. La firme assurait alors la défense de Mikhaïl Khodorkovsky, ancien patron du groupe tenaillé par la justice russe. Le journal Le Monde décrit Robert Amsterdam comme un as du lobbying, de la mobilisation de réseaux, de la constitution d’équipes de juristes pointus. « Depuis l’affaire Khodorkovski, il passe plus de temps avec les politiciens qu’avec les juges », rapporte le journal français.

Réputé pour sa défense pro bono d'activistes, il a représenté le Dr Chee Soon Juan au Singapour et le journaliste Stephan Templ qui est le premier prisonnier politique juif d’Autriche. En Afrique, Robert Amsterdam est l’avocat du chanteur et opposant politique ougandais Bobi Wine. C’est également le cas de l’opposant tanzanien Tundu Lissu, candidat à la présidentielle tanzanienne de 2020.

L’après 22 septembre

Désormais, Amsterdam and Partners LLP va donc se charger d’apporter une réponse à « une série d’attaques illégales » contre le MRC et son président Maurice Kamto, annonce Robert Amsterdam. Ce dernier donne, par ailleurs, déjà le ton de sa démarché en qualifiant Paul Biya de « dictateur ». Face à des critiques similaires, le président de la République du Cameroun a toujours répondu qu'il ne se maintient pas au pouvoir par la force. Il a été régulièrement élu à la suite d’élections multipartites. 

À travers ce choix porté sur ce cabinet international, le MRC et son leader préparent déjà l’après 22 septembre. Le parti de l’opposition, qui projette de protester ce mardi contre la tenue des élections régionales, demande également le départ de Paul Biya du pouvoir. Mais cette manifestation, considérée par une frange importante de l’opinion comme un projet insurrectionnel, est jugée illégale par les autorités camerounaises.

En réaction à ce projet de manifestation, le ministre de Communication (Mincom), porte-parole du gouvernement, a indiqué que « Les forces de sécurité prendront à cet égard toutes les mesures nécessaires pour assurer fermement le maintien de l’ordre public et de la paix sociale ». Réné Emmanuel Sadi a par ailleurs prévenu que « tous ceux qui s’associent à un tel projet devront s’attendre à en répondre devant les instances judiciaires compétentes ».

Au MRC, on redoute des vagues d’arrestation contre les manifestants qui vont se mobiliser comme cela a été le cas en 2019 lors des marches blanches. Près de 200 militants dont le leader du MRC et les cadres de son parti avaient été placés en détention pendant neuf mois.

Pour sa défense, le candidat malheureux à la présidentielle d’octobre 2018 avait jeté son dévolu sur Me Éric Dupont-Moretti, un cador du barreau français récemment nommé ministre de la Justice par le président Emmanuel Macron.

Baudouin Enama

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Le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto (photo), a signé un document intitulé le code du marcheur pacifique, patriotique et républicain, qui vise manifestement à encadrer les marches populaires que ce parti annonce pour le 22 septembre 2020.

« Les marches appelant au départ de M. Paul Biya ne sont pas des actes d’insurrection, de rébellion, de révolution ou d’hostilité contre la patrie, encore moins des actes terroristes », soutient Maurice Kamto. Pour lui, elles sont plutôt « l’expression pacifique de l’exaspération face à un pouvoir qui n’entend ni les supplications ni les pleurs des populations qui souffrent atrocement dans un pays qui se fissure ».

De même, « les marcheurs pacifiques sont des citoyens patriotes, républicains qui rejettent toute violence avant, pendant et après leurs marches », ajoute-t-il. Pour convaincre du caractère pacifique de ses marches, Maurice Kamto rappelle à ses militants et sympathisants : « Ne jamais oublier que la lutte vise à sauver le pays et non à le détruire ».

Mise en garde

Ces explications ne convainquent pas au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. En réplique au président du MRC, son secrétaire national à la communication, Jacques Fame Ndongo, écrit le 15 septembre 2020 : « Le RDPC a pris connaissance, avec une stupéfaction inénarrable et indicible, des appels à l’insurrection émanant du MRC et de certains segments de la société civile, dont le président de la Conférence épiscopale nationale ».

Ce dernier, poursuit Jacques Fame Ndongo, demande aux populations de « descendre dans la rue pour arracher un changement de cap ». Et de noter qu’« on n’arrache jamais pacifiquement, mais brutalement ». Dans la même logique, dans un communiqué publié le 15 septembre, le ministre de la Communication (Mincom) et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, écrit : « Aucune manifestation ne saurait être considérée comme pacifique lorsque le but déclaré en est le lancement d’un mouvement insurrectionnel et le renversement d’institutions républicaines démocratiquement élues ».

Par conséquent, prévient le Mincom, « tous ceux qui s’associeront à un tel projet devront s’attendre à en répondre devant les instances judiciaires compétentes ». « Les forces de sécurité prendront à cet égard toutes les mesures nécessaires pour assurer fermement le maintien de l’ordre public et de la paix sociale », conclut-il.

Dominique Mbassi

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Dans la perspective de mettre en œuvre son appel au soulèvement populaire lancé le 24 août dernier à Yaoundé, l’opposant Maurice Kamto cherche des soutiens. Le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui s’oppose à l’organisation des élections régionales annoncées en 2020, vient d’entreprendre des démarches dans ce sens.

Dans une série de correspondances initiée par Maurice Kamto, le candidat malheureux à la présidentielle de 2018, négocie le ralliement à sa cause, des partis politiques, des mouvements associatifs implantés au Cameroun et dans la Diaspora. En témoigne la lettre adressée le 25 août dernier à Aboubakar Ousmane Mey, président de Justice Plus, une association qui milite pour le rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo au Cameroun.

« Je viens très humblement vous exprimer mon souhait de voir votre organisation travailler avec les forces progressistes à changer le régime en place en faisant partir M. Biya du pouvoir, s’il se hasarde à engager de nouvelles élections sans satisfaire au préalable aux deux exigences rappelées ci-dessus. Le peuple camerounais fatigué par la gouvernance irresponsable de M. Biya depuis près de quarante ans est en demande de cette union d’action », écrit Maurice Kamto.

Si les partis politiques et les acteurs de la société civile contactés par le MRC réagissent peu ou pas aux sollicitations de Maurice Kamto, ses démarches auprès d’Aboubakar Ousmane Mey semblent prospérer. « Le temps me semble indiqué pour une alternative crédible de changement au sommet de l’État. Nous travaillerons ensemble », a réagi le président de Justice Plus sur son compte Twitter. 

Imposture ?

Au cours d’un point de presse donné le 4 août dernier à Yaoundé, Maurice Kamto a menacé le pouvoir d’organiser un soulèvement insurrectionnel si le régime au pouvoir organise les élections régionales sans au préalable faire la réforme du code électorale et résoudre la crise anglophone qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Après avoir refusé de prendre part aux élections municipales et législatives de février dernier, le MRC n’est plus représenté à l’Assemblée nationale et ne dispose d’aucun conseiller municipal. Pourtant ce sont ces élus qui constituent la plus grande partie de l’électorat aux scrutins régionaux. Ce qui revient à dire que la participation du MRC, qui n’a potentiellement pas d’électeurs, ne pourrait se solder que par un échec.

Pour le secrétaire général du Rassemblement du peuple camerounais (RDPC), cette sortie de Maurice Kamto est incohérente. « Le code électoral est une loi et aucune loi n’est rigide et éternelle en l’état. Les lois changent comme le monde évolue. Cependant la modification des lois s’opère dans un cadre institutionnel bien défini avec des acteurs bien définis. On ne peut donc pas s’auto exclure du jeu institutionnel et vouloir jouer hors des règles. Cela s’appelle de l’imposture. Si la loi doit être modifiée, elle le sera par le truchement du peuple camerounais légitimement représenté par les députés qu’il s’est librement choisis. Quant à la crise anglophone, M. Kamto semble avoir un bouton magique sur lequel il faut appuyer pour y mettre un terme en temps et en heure », s’indigne Grégoire Owona.

Baudouin Enama

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Les déclarations faites le 24 août dernier par l’opposant camerounais Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), continuent de faire des vagues dans le landernau politique camerounais. En effet, le projet annoncé par ce parti d’organiser un soulèvement populaire si le pouvoir organise les élections régionales sans préalablement résoudre la crise anglophone, qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a suscité une chaine de réactions.

L’initiative tombe sous le coup des critiques formulées par des hommes politiques. Si les premiers contradicteurs de Maurice Kamto sont issus des rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), ses confrères de l’opposition ne sont pas moins virulents à l’endroit de son initiative.

En témoigne la charge portée par Denis Émilien Atangana. Président du FDC et transfuge du MRC. « La tendance d’une certaine opposition est de faire une fixation sur Paul Biya et détermine son agenda politique en fonction de Paul Biya. Ces opposants semblent être plus dangereux que Paul Biya pour le Cameroun. Je répète M. Biya n’est pas l’État du Cameroun. Ceux et celles qui veulent à tout prix entrer à Etoudi en prenant Paul Biya comme prétexte pour déstabiliser ce pays doivent savoir qu’ils nous trouveront sur le chemin avant de satisfaire leur soif du pouvoir », a-t-il déclaré sur sa page Facebook.

Dans cette publication le conseiller municipal soutient que les élections régionales marquent la concrétisation de la mise en place des institutions prévues par la constitution de 1996. Et de point de vue, demander donc aux Camerounais de ne pas aller au vote revient à « jouer le rôle du régime en place qui est de bloquer l’instauration d’une véritable démocratie ».

Élégant et non moins acerbe, Hilaire Kamga fait partie de ces opposants qui émettent des réserves sur la nouvelle posture du président du MRC. Dans une interview accordée au quotidien privé Le Jour, le leader du mouvement politique dénommé Offre Orange se montre dubitatif quant aux compacités mobilisatrices de ce projet.

Action solitaire

Comme pour accuser Maurice Kamto de faire cavalier solitaire, Hilaire Kamga déclare que « si l’objectif recherché est la mobilisation généralisée des citoyens, comme c’était le cas dernièrement au Mali, on doit nécessairement recherchée des logiques non partisanes ou, à la limite transpartisanes, et donc essayer de construire, avant toute annonce publique, cette mobilisation autour des dynamiques collectives impliquant les acteurs de la Société Civile et les autres leaders politiques ».

L’Union pour la fraternité et la prospérité (UFP) d’Olivier Bilé semble également prendre ses distances avec le MRC. De l’avis de son président, le boycott des élections régionales est « sans enjeu » pour le système politique camerounais, étant donné que le mode indirect qui caractérise ce scrutin « entérinera le contrôle, en hyper obésité, que nous savons profondément vicier du RDPC », commente-t-il.

Dans l’opposition dite parlementaire, l’approche Kamto ne fait pas l’unanimité. Jean-Michel Nintcheu est l’un des rares députés de l’opposition à avoir ouvertement pris position sur le sujet. Le coordonnateur régional du Social Democratic Front (SDF) pour le littoral fait également parti de rares opposants à assumer le soutien à Maurice Kamto. Joshua Osih, parlementaire et vice-président du SDF, a pour sa part choisi la voie indirecte pour contrecarrer la sortie de Jean Michel Nintcheu et par ricochet Maurice Kamto.

« Si vous êtes né(e) avant 2001, il vous reste plus que quelques jours jusqu’au 31 août pour vous inscrire sur les listes électorales. Contactez le démembrement d’Elecam le plus proche de chez vous. Ça vous prend juste 5 min pour enfin devenir citoyen », a posté celui qui assure la fonction de questeur à l’Assemblée nationale.

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C’est à partir de sa page Facebook que le député Jean-Michel Ninctcheu a apporté son soutien au projet insurrectionnel annoncé le 24 août dernier par l’opposant camerounais Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

« Quand toutes les voies de négociation consensuelle pour la réforme en profondeur des institutions sont bloquées, l’insurrection populaire, qui est une autre forme d’expression légitime, s’impose. La Constitution, ainsi que tous les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Cameroun entérinent ce mode d’expression », a déclaré le Deputé Nintcheu, le président régional du Social Democratic Front (SDF) pour le Littoral.

Perdant avant le combat ?

En rapport avec l’organisation des élections régionales en préparation, le parlementaire qui accuse le régime de Yaoundé de rester « autiste et condescendant » sur les réformes électorales proposées par les partis de l’opposition. « Les conditions posées aujourd’hui par le leader du MRC viennent rejoindre la position du SDF qui ne doit aucunement cautionner la mascarade en préparation. Il faut boycotter ces élections régionales à venir. Le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir : NDLR) s’apprête à infliger une humiliation sévère et terrible à ceux qui voudraient participer aux régionales, pour les enterrer définitivement dans l’opinion », commente-t-il.

La sortie du député Nintcheu revient par ailleurs sur les dernières élections municipales et législatives. Selon lui, il y a eu « moins de 2% de votants » dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NoSo) en crise. « Le SDF est allé aux élections législatives et municipales parce que le régime de Yaoundé avait donné des assurances que les réfugiés et les déplacés internes allaient revenir dans le NoSo. Pour que le vote se passe avec sérénité et participation massive des électeurs. Cela n’a pas été le cas », explique-t-il.

Rebelote

La proximité entre le député du SDF et le MRC n’est pas une nouveauté. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2018, Jean-Michel Nintcheu avait déjà pris le contre-pied de son parti le SDF, en soutenant le leader du MRC qui revendiquait la victoire avant la publication officielle des résultats.

Dans la mouvance préélectorale des scrutins législatifs de février dernier, certains médias et activistes avaient même prédit la démission du bouillonnant parlementaire du parti de la balance pour rejoindre la vague du MRC. Et si Jean-Michel Nintcheu n’a pas (encore) franchi le pas, ce nouvel appel du pied du député du SDF illustre au moins le fait qu’il soigne ses rapports avec le MRC, si ce n’est avec Maurice Kamto, arrivée deuxième à la présidentielle avec plus 14% des voix.

Baudouin Enama

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Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) vient de franchir un pas supplémentaire dans sa logique insurrectionnelle. Dans une communication le 24 août 2020, Maurice Kamto a lancé un « appel au départ pur et simple de monsieur Paul Biya du pouvoir en cas de réalisation » de « la forfaiture électorale en préparation ».

Le candidat classé deuxième à l’issue de la présidentielle d’octobre 2018 et qui n’a, depuis lors, eu de cesse de clamer a hue et a dia qu’il est le vrai vainqueur de ce scrutin, fait allusion aux premières élections régionales dont tout indique qu’elles se tiendront dans les tout prochains jours.

Contradictions

Comme à son habitude, l’ancien ministre délégué à la Justice (2004-2011) recourt à son antienne de prédilection : « le régime illégal et illégitime », dont il a pourtant bénéficié de la grâce pour sortir de prison, ne gouverne plus le pays. « Le navire Cameroun est sans commandant de bord et vogue au gré des flots », se convainc-t-il.

Après avoir soutenu mordicus que Paul Biya n’est plus en capacité de gouverner, Maurice Kamto admet néanmoins que « monsieur Biya gouverne le Cameroun par le mépris et la terreur depuis près de quarante ans ».

Récidive

Le 20 juin 2020, il appelait déjà à une mobilisation générale contre l’organisation des élections régionales avant la résolution de la crise anglophone par la mise en place d’un cessez-le-feu et l’ouverture d’un vrai dialogue politique national inclusif et la réforme consensuelle du système électoral actuel.

« J’annonce que toute convocation du corps électoral par le gouvernement illégal et illégitime de Yaoundé, avant la prise en compte et une mise en application effective des deux exigences
rappelées ci-dessus, emportera automatiquement lancement d’une gigantesque campagne nationale d’appel au départ pur et simple de M. Paul Biya du pouvoir
 », réitère Maurice Kamto.

Un discours moqué par certains acteurs politiques, y compris de l’opposition, qui rappellent que le MRC n’ayant aucun élu n’est pas concerné par les élections régionales dont le collège électoral est constitué en majorité de conseillers municipaux.

Rappel républicain

Au sein du parti au pouvoir, on oppose au président du MRC la logique républicaine. « L’action politique en République s’exerce dans les instances prévues à cet effet. Notre Constitution étant la boussole commune. Toute autre approche visant à déstabiliser les institutions ne passera pas », réagit Grégoire Owona.

Le secrétaire général adjoint du Comité central du RDPC, au pouvoir, rappelle que « le pouvoir parcimonieusement construit ne se prend pas dans la rue, mais par les urnes. Le peuple camerounais, fier de sa maturité et de sa culture démocratique patiemment construite sous l’impulsion de Paul Biya, ne cèdera pas aux sirènes du chaos de quelques entrepreneurs politiques en quête de reconnaissance ».

Pour Grégoire Owona, « l’heure est à la reconstruction du Nord-ouest, du Sud-ouest, de l’Extrême-Nord et au développement de notre pays ».

D.M.

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La Chancellerie française est désormais sous les ordres d’Éric Dupond-Moretti (59 ans). Le nouveau garde des Sceaux de la République de France est connu sur la scène politique camerounaise comme étant l’avocat de Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et candidat malheureux de l’élection présidentielle d’octobre 2018 avec 14,23% des suffrages.

C’est à ce titre qu’il a séjourné au Cameroun au mois de mars 2019 pour assurer la défense de son client mis aux arrêts avec plus d’une centaine de ses militants, dans le cadre des « Marches blanches » organisées « sans autorisation » pour contester les résultats de l’élection présidentielle remportée à 71,28% par le président Paul Biya, selon les résultats validés par le Conseil constitutionnel.

Là où la justice camerounaise accablait Maurice Kamto et ses soutiens d’« insurrection » et d’« hostilité contre la patrie », l’avocat international, surnommé « Acquittator » pour avoir bâti sa réputation sur une multitude d’acquittements de ses clients, avait alors délaissé les voies judiciaires au profit d’une démarche politique. « On n’est pas venu ici mettre de l’huile sur le feu. On veut apaiser une situation ubuesque qui peut se régler avec un peu de bonne volonté », avançait-il lors d’un point de presse tenu le 15 mars 2019 à Yaoundé, comme pour faire un appel du pied au président Paul Biya.

Manœuvrier de la cause Kamto

Mais les sorties de Me Éric Dupond-Moretti n’ont pas toujours été tendres à l’endroit de Yaoundé. « Quand il n’y a pas de règle, c’est compliqué de faire valoir les droits élémentaires. Ce n’est pas un processus judiciaire classique. C’est une justice pour museler et bâillonner le professeur Kamto qui a beaucoup de choses à dire », chargeait-il dans une de ses interventions sur les antennes de la chaîne allemande Deutsche Welle Africa.

Des mois après, Maurice Kamto et certains de ses codétenus, au rang desquels Christian Penda Ekoka, Albert Dzongang, Paul-Éric Kingue, Alain Fogue Tedom, Gaston Abe Abe, Michele Ndoki, seront libérés à la faveur d’un arrêt de poursuite décidé par le président Paul Biya.

Derrière ce dénouement politique des démêlés judiciaires de Maurice Kamto, certains y voient la résultante de la pression internationale instiguée et attisée par certains lobbyistes comme Éric Dupont-Moretti dont la nomination au très stratégique ministère de la Justice tend à confirmer une proximité certaine avec l’Élysée.

D’ailleurs, dans une sortie qui a suscité l’ire jusqu’au palais d’Etoudi, le président Macron a déclaré avoir fait « pression » sur Paul Biya pour libérer l’opposant camerounais et client de Moretti, avant la tenue du Sommet du Fonds mondial à Lyon où le chef de l’État camerounais était convié par son homologue français.

Couteau à double tranchant

L’arrivée d’Éric Dupont-Moretti à la Place Vendôme intervient alors que certains soutiens de Maurice Kamto font face à la justice française dans le cadre des casses perpétrées à l’ambassade du Cameroun en France. Et même si les officiels du MRC ne le disent pas publiquement, l’entrée au gouvernement français de cet « allié » est considérée comme un atout dans la bataille politique qui oppose ce parti au régime de Paul Biya.

Mais cette ascension pourrait-elle faire évoluer les positions souvent acerbes de Maurice Kamto à l’endroit du président Macron au sujet du rôle de la France dans les crises camerounaises ? Peut-elle mettre fin aux levées de boucliers des militants du MRC et autres soutiens du Pr Kamto contre les plénipotentiaires français ? Rien n’est moins sûr.

Toujours est-il que l’« atout » pourrait également être un couteau à double tranchant dans la mesure où l’avocat veille sur les intérêts de ses clients moyennant une contrepartie financière et le ministre préserve l’intérêt supérieur de l’État.

Baudouin Enama

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Sans aucun prétexte, Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), s’est adressé aux Camerounais le 1er juin 2020 à travers les réseaux sociaux. En réalité, soutient un analyste politique, cette sortie du candidat classé second à l’issue de l’élection présidentielle du 8 octobre 2018 ciblait avant tout sa famille politique, en proie ces derniers jours à des guerres intestines.

Il en veut pour preuve la rupture de ban de militants tels Célestin Djamen ou Michèle Ndoki, qui soutiennent ouvertement qu’il est désormais temps d’abandonner le plan de résistance adossé sur le « Non au hold-up » pour passer à autre chose. Ou la guerre de tranchées que se livre une frange de la diaspora acquise au président du MRC.

« Le président du MRC a pris ses propres militants au dépourvu en décidant au dernier moment du boycott des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Du coup, l’horizon politique s’est obscurci pour certains, qui auront sans doute quitté la barque si cette décision avait été prise plus tôt », croit savoir un acteur politique. Pour ces déçus, l’attente va durer cinq ans avant les prochaines élections.

Or, pour notre analyste politique, « toute traversée du désert engendre des crises de foi chez les fidèles, les amenant à se détourner du guide, pour embrasser de nouvelles idoles.... Comme les israélites du temps de Moise avec le Veau d’or ! »

Germes de la démobilisation

Ce dernier se convainc que « pour se prémunir de cela, l’entrepreneur politique est alors obligé, pour garder ses troupes, de bâtir et de renforcer la figure de l’ennemi, tout en faisant savoir à ses militants que la victoire est non seulement certaine, mais aussi toute proche. À condition de rester soudés et mobilisés ! » Une manière de soutenir que le discours de Maurice Kamto du 1er juin constitue un baroud d’honneur d’un acteur pris dans le piège d’une stratégie qui a semé les germes de la démobilisation dans son propre camp.

Cette lecture n’emporte pas l’adhésion d’un cadre du parti au pouvoir, qui préfère voir dans ce discours la persistance de Maurice Kamto dans une logique insurrectionnelle. Et qui, pour ce faire, reprend à son compte la thèse d’une succession de gré à gré au sommet de l’État, très présente ces derniers temps dans le discours de certains de ses partisans, à l’instar de Franklin Nyamsi.

Sans fournir le moindre indice pouvant étayer son propos, l’ancien ministre délégué à la Justice soutient pourtant que « les choses se précisent. Les artisans du gré à gré sont plus que jamais à l’œuvre ». Il soupçonne ces derniers de vouloir « accélérer le cours de l’histoire à leurs fins, au mépris de toutes les règles démocratiques de dévolution du pouvoir ».

Alors même que les prochaines élections présidentielles, législatives et municipales sont prévues en 2025, Maurice Kamto envisage d’ores et déjà une mobilisation « contre l’organisation de nouvelles élections populaires au Cameroun sans que soient remplis les deux préalables que sont la résolution du conflit armé dans le Nord-ouest et le Sud-Ouest et la réforme consensuelle du système électoral ».

« Tenez-vous prêts, mes chers compatriotes, afin qu’ensemble nous engagions la phase ultime de la lutte contre pour la libération du Cameroun », martèle-t-il. Mais comme pour brouiller les pistes, il appelle ses partisans à s’inscrire massivement sur les listes électorales.

« Stratagème insurrectionnel »

L’observateur averti fait alors observer que la trajectoire politique de Maurice Kamto, au cours des deux dernières années, est pavée d’intentions insurrectionnelles. Le premier acte du scénario est présenté le lendemain de la tenue du scrutin présidentiel du 8 octobre 2018. Ce jour-là en effet, le candidat du MRC ne se contente pas de s’autoproclamer vainqueur de l’élection. Il va plus loin en invitant le président sortant à lui passer le pouvoir. Après la proclamation de la victoire du président sortant, Paul Biya, Maurice Kamto lance un plan de résistance national adossé sur le « non au hold-up ».

Depuis lors, tout prétexte est bon pour défier les institutions républicaines. Prétextant une mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19 par le pouvoir, le 3 avril Maurice Kamto engage le président de la République « sous sept jours à s’adresser aux Camerounais, lui-même, pour leur dire quelle est sa riposte contre le Covid-19 ». Il s’octroie le droit d’appeler les Camerounais « à s’auto-organiser » si Paul Biya ne répond pas à « cette injonction sans fondement juridique ».

Une posture que Jaques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel, qualifie de « stratagème insurrectionnel ». Surtout que Maurice Kamto conclut : « Si, dans les 7 jours suivant la publication de la présente déclaration le président de facto du Cameroun n’avait pas donné une preuve physique de ce que c’est bien lui qui est aux commandes de l’État (…), je me réserve le droit d’appeler à de mesures plus radicales ».

Dominique Mbassi

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« Je me sens le devoir de réitérer que la transition est enclenchée au Cameroun, qu’on le veuille ou non ». Ainsi s’exprimait Jean-Claude Shanda Tonme le 11 avril 2020. Cette déclaration traduit certainement l’État d’esprit de ce diplomate de formation qui vient de décrocher l’autorisation de faire fonctionner le « Front populaire pour la réconciliation et la relance (FPR) ».

Le 317e parti politique reconnu par le ministère de l’Administration territoriale (Minat) a pour objectif de « réconcilier les gens partout où la haine, la mésentente, les querelles, les malices, les ruses et les égoïsmes ont généré des fractures, brisé des liens et compris la coexistence pacifique ». Le mouvement vise aussi à « amener les citoyens et citoyennes partout où ils vivent à tourner le dos aux confrontations, aux haines ruineuses, au tribalisme et aux défaillances comportementales vexatoires ».

Dans la classe politique, la décision signée le 27 mai dernier par le ministre Paul Atanga Nji, consacrant la sortie des fonts baptismaux du parti de Shanda Tonme ne passe pas inaperçue. Des acteurs politiques de l’opposition soutiennent même que l’entrée en scène du FPR vise à fragiliser le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Deuxième force politique du pays avec 14,28% obtenu lors de l’élection présidentielle de 2018, derrière le RDPC parti au pouvoir (71%), le MRC est, entre autres, réputé influent auprès de l’électorat originaire de l’Ouest.

Aux sources de la suspicion

Pour certains analystes politiques, ce regard « suspicieux » posé sur le FPR est pour le moins « compréhensible ». Le premier argument avancé pour le justifier est puisé dans l’histoire politique du Cameroun. Depuis le retour au multipartisme avec 1990, la naissance du Social Democratic Front (SDF) et la mise sur pied de l’Union pour le changement, l’on observe qu’il y a fort activisme dans les régions de l’Ouest (Nord-Ouest, Sud-Ouest et l’Ouest), autrefois bastion du SDF.

Pour l’analyste politique Njoya Moussa, ce groupe occupe donc une place majeure sur le landerneau politique. « Depuis les années 90, les gens estiment que l’opposition camerounaise est en grande partie animée par cette communauté. Au-delà des appréciations qualitatives, nous avons une manifestation quantitative qui permet de confirmer la perception selon laquelle les peuplades du Grand-Ouest ou les leaders d’opinion de ces régions seraient des acteurs déterminants de l’opposition camerounaise », commente-t-il.

L’élection présidentielle de 2011 en donne une illustration. En effet, sur les 21 candidats en lice pour cette présidentielle, neuf venaient de la région de l’Ouest. Toute chose qui explique l’intérêt que cet électorat représente aux yeux du pouvoir et surtout pour les partis de l’opposition.

Lâ’akam   

La trajectoire de Shanda Tonme participe également à nourrir le relent suspicieux de l’opposition. En effet, outre son engagement au sein de l’Union pour le changement et son rôle dans la coordination des partis d’opposition pour l’organisation au Cameroun d’une Conférence nationale souveraine revendiquée à cor et à cri dans les années de braise, l’universitaire a basculé depuis dans la société civile.

Il a fondé la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi) et contribué à la création d’une mystérieuse association dénommée Lâ’akam (case sacrée, lieu d’initiation du prince héritier chez les Bamiléké). Point commun entre ces deux organisations : « la lutte contre la marginalisation des Bamiléké ».

Shanda Tonme s’est donc longtemps positionné comme un héraut de la communauté Bamileké voire un porte-flamme qui n’hésite pas à aller en guerre contre les autres pour défendre les siens. Illustration : « Ils [les Betis] gèrent 75% du budget de l’État au regard de la répartition des responsabilités entre 2000 et 2012. Et puis, les grands projets dits structurants, c’est encore tous au Sud et le Centre... Comment pensez-vous qu’avec près de 50% de la population, les Bamilékés ne soient que 7% de cadres dans tous les corps de sécurité confondus, c’est-à-dire armée, police, gendarmerie, garde présidentielle ? », écrivait-il en février 2012 dans une tribune libre intitulée « Cameroun : L’après Biya et les Bétis ».

Challenger inquiétant ?

Au MRC, cette entrée en scène de Shanda Tonme agace et les officiels du parti semblent éviter de s’exprimer publiquement sur le sujet. Dans l’entourage de Maurice Kamto, l’on allègue que « le FPR et son leader s’inscrivent dans une logique de marchandage où il se positionne comme étant le meilleur adversaire Bamilélké de Kamto. Celui qui peut mettre les bâtons dans les roues du MRC. Il est dans un deal politique et tout ce qu’il vend c’est sa grosse gueule ».

Un point de vue que partage l’historien et analyste politique Ahmadou Sehou. « Shanda Tomne n’a pas le leadership de Kamto. Sa démarche ne vise pas à conquérir des parts de marché politique avec ce mouvement », décrypte l’auteur de l’ouvrage « L’opposition en panne ». Le nouveau discours du diplomate de formation suggère pourtant le contraire. Autrefois « défenseur » d’une communauté, Shanda Tomne se pose aujourd’hui en « réconciliateur ».

Ces dernières semaines, le président du Comiccodi a enchaîné des critiques à l’endroit du parti de Maurice Kamto. Notamment au sujet de l’initiative « Survie Cameroun » jugée « illégale » par le Minat et visant à collecter des dons « prétendument » destinés à la lutte contre le Covid-19. « Dites-moi, vous avez des dons à faire, mais pourquoi ne pas le faire directement, ensuite, pourquoi ne pas le faire au nom de votre parti qui est connu et reconnu, respecté et implanté dans le pays ? » déclarait-il dans une récente interview.

En tout cas sur les réseaux sociaux, le lancement du FPR a déclenché une levée de boucliers contre Shanda Tonme, provoquant un affrontement entre ses soutiens et les activistes acquis à la cause de Maurice Kamto. La bataille a déjà commencé !

Baudouin Enama

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La réforme du code électoral fait à nouveau débat au Cameroun. Au sein de l’opposition, le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii et le Mouvement pour la renaissance (MRC) du Cameroun de Maurice Kamto s’affrontent sur le sujet à coup de tweets interposés.

C’est un post commis par le président du MRC dans la journée du 23 mai qui a remis le feu aux poutres. « Nous n’accepterons pas (…) de nouvelles élections populaires sans une réforme consensuelle du système électoral. Seul le peuple camerounais devra choisir ses dirigeants légitimes, dans la liberté et la transparence démocratique », a déclaré Maurice Kamto.

Clash

La réaction du président du PCRN ne s’est pas fait attendre. « J’insiste ! Le code électoral n’est pas la panacée », a twitté Cabral Libii pour marquer son désaccord avec la posture de Maurice Kamto. Car, si la révision du système électoral a son importance, le PCRN pense que cette réforme occupe une place « accessoire » dans la quête à l’alternance.

« L’implication active, palpable et la participation citoyenne effective, réelle, sont fondamentales et primordiales pour le contrôle de l’alternance dans notre pays. Je suis parfaitement attentif aux approches de bonne ou de mauvaise foi qui, elles, privilégient la modification du code électoral dans notre système démocratique », soutient Cabral Libii.

Pour Cabral Libii, le choix à faire est de s’inscrire sur les listes électorales pour avoir sa carte d’électeur ; et non de faire un « tir blanc » en publiant « à longueur de journée des idées originales pour changer la gouvernance ». Pour étayer sa critique, le député prend en exemple la Côte d’Ivoire où le boycott vient de montrer ses limites. 

« Le mot d’ordre jusqu’ici au Front populaire ivoirien (FPI) était le ‘‘boycott’’ tant que Gbagbo n’est pas libéré. Puis, retour au réalisme et à l’action efficace depuis trois jours. Appel aux inscriptions massives sur les listes électorales. La clé c’est la participation du peuple », assène Cabral Libii.

Contre-attaque

En face, cette réflexion ne passe pas. La contre-attaque est portée par Armand Noutack, militant du MRC et transfuge du mouvement « 11 Millions de Citoyens » fondé par Cabral Libii pour inciter les Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales à la veille de la présidentielle de 2018. « Nous étions ensemble sur le terrain pour sensibiliser les Camerounais sur les inscriptions sur les listes électorales, ce fut un échec total au regard des chiffres publiés par Elecam », rappelle-t-il.

Selon l’ancien coordonnateur de « 11 Millions de Citoyens », si aucun Camerounais ne déteste le vote, « ils sont nombreux à détester perdre leur précieux temps pour participer à des élections dont les résultats sont connus d’avance ! Si on avait changé le code électoral en 2016, tu n’aurais même pas eu besoin de créer 11 millions d’inscrits, car les Camerounais allaient s’inscrire massivement eux-mêmes ».

Bataille de leadership

Le débat entre le PCRN et le MRC trahit la bataille de leadership qui couve au sein de l’opposition camerounaise depuis la présidentielle de 2018 remportée par Paul Biya (71,28%). Classé 2e avec ses 14,23%, Maurice Kamto a hérité la place de leader de l’opposition devant Cabral Libii 6,28%.

Mais la légitimité du leadership du MRC au sein de l’opposition est contestée depuis que le parti de Maurice Kamto s’est mis « en marge des institutions » en boycottant les élections législatives et municipales du 9 février dernier. En effet, le PCRN, qui compte 05 députés à l’Assemblée nationale, se positionne comme le vrai leader de l’opposition. De ce point de vue, si dans le fond, le parti de Cabral Libii ne s’oppose pas à une réforme du code électoral, le PCRN revendique le lead de cette réforme.  

Pour preuve : « En attendant que les uns et les autres déclinent leurs démarches méthodiques, le PCRN demeure disposé à s’associer à toute initiative mutualisée (partis politiques, société civile organique ou individuelle), devant déboucher sur un consensus autour d’une proposition de ce code électoral. Le parti se propose ensuite pour ce qui est de la démarche institutionnelle, à déposer à l’AN [Assemblée nationale] dans l’intérêt de tous ceux qui l’auront souhaité », conclut Cabral Libii.

Baudouin Enama

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