Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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Selon une croyance populaire au Cameroun, il est possible d’attraper la conjonctivite en regardant droit dans les yeux une personne atteinte de la maladie. Des spécialistes, interrogés par SBBC, ont confirmé que cette assertion est fausse.

Sur Facebook, une publication laisse croire qu’il est possible d’attraper la conjonctivite par un simple regard. « Conjonctivite. Cette maladie qui fait rage au Camer now, plus les yeux doux, la amoureux là attention (sic) », écrit un internaute le 30 octobre 2023. Le post n’est certes pas viral, mais il vient remettre au goût du jour une croyance largement répandue au Cameroun selon laquelle l’on peut attraper la conjonctivite juste en fixant une personne infectée droit dans les yeux.

Le 30 octobre dernier, le ministère de la Santé publique a annoncé, par voie de communiqué, la survenue sur le territoire camerounais d’une épidémie de conjonctivite avec de nombreux clusters dans les établissements scolaires. « La conjonctivite est une maladie infectieuse des yeux qui provoque une rougeur et peut être accompagnée des symptômes suivants : démangeaison, écoulement clair ou purulent, paupières collées. C’est une maladie bénigne, mais très contagieuse, dont les épidémies sont en général d’origine virale », expliquait le membre du gouvernement dans le document. C’est d’ailleurs après la publication de ce communiqué que le post Facebook susmentionné est apparu en ligne.

SBBC a contacté le Dr Emmanuel Thierry Mayi Mbam, médecin ophtalmologue et coordonnateur adjoint du Programme national de lutte contre la cécité. Il a réfuté un quelconque lien de causalité entre le regard et la transmission de la conjonctivite. « Ce n’est pas en regardant les yeux d’une personne malade qu’on attrape la conjonctivite, mais en touchant des surfaces qui ont été contaminées par un malade. Toutes les maladies virales de façon générale (comme la grippe, le rhume, la Covid-19, etc.) se transmettent par contact entre les yeux et les mains qui ont des sécrétions. C’est un contact souvent entre les mains qui ont touché le virus et après qui arrivent au niveau de l’œil d’un malade ou d’une personne saine, et ça finit par infecter sa conjonctive et provoquer une conjonctivite. C’est typiquement cela le mode de transmission », a expliqué le spécialiste.

« La transmission se fait par contact direct avec la muqueuse conjonctivale des doigts ou tout autre objet contaminé, notamment par le frottement des yeux avec des doigts contaminés. La contamination au sein d’un groupe est souvent indirecte, à travers des outils touchés par les mains contaminées des malades (poignées de porte, ustensiles, stylos, linges…) et jamais par un simple regard de sujets atteints », a renchéri Dr Jean Audrey Ndongo, médecin ophtalmologiste en service à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala.

Sur le plan curatif, aucun traitement n’a vraiment montré son efficacité pour raccourcir la durée de la maladie, mais le traitement vise à soulager les symptômes en attendant que le corps se débarrasse des virus, a indiqué le Dr Jean Audrey Ndongo. Raison pour laquelle les spécialistes insistent sur le respect des mesures barrières. « L’un des principaux traitements est de couper la chaîne de transmission. Et on coupe la chaîne de transmission en faisant une éviction de celui qui est contaminé. Si tu as la conjonctivite, tu ne dois par exemple par aller au travail, tu restes à la maison. Si c’est un enfant, il ne part pas à l’école. C’est comme ça qu’on évite qu’il transmette la maladie dans l’entourage. Donc, il faut vraiment respecter les mesures barrières quand on fait une conjonctivite, c’est ça le plus important », a affirmé Dr Mayi Mbam.  

Dans son communiqué, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a appelé les populations au respect des mesures de prévention contre les pathologies transmises par les sécrétions lacrymales ou respiratoires, à savoir : se laver régulièrement les mains avec de l’eau propre et du savon ou une solution hydroalcoolique, éviter de se frotter les yeux ou de toucher son visage en cas de symptômes, procéder à l’éviction des malades des milieux scolaire et professionnel, limiter le contact rapproché avec les personnes atteintes de conjonctivite et privilégier l’usage des serviettes ou mouchoirs à usage unique.

En résumé, l’idée selon laquelle la conjonctivite se transmet par le regard est fausse. C’est une maladie qui se transmet par le contact avec le liquide qui coule de l’œil de la personne infectée, mais aussi par le contact avec des objets contaminés par le malade.

Patricia Ngo Ngouem

Publié dans Fact Checking

Au perchoir de l’Assemblée nationale ce jour, la doyenne des députés, Laurentine Koa Mfegue, a fustigé le peu de résultats de l’actuelle législature. Ceci alors que les députés ont déjà consommé quatre ans de leur mandat et qu’il ne leur reste, d’après le calendrier électoral, qu’un an avant des élections de renouvellement de cette Chambre du Parlement. En sa qualité de doyenne qui ouvre la première session de l’année, comme le veut le règlement intérieur, l’élue du parti au pouvoir a déclaré : « Un regard rétrospectif sur le temps écoulé m’amène à me poser la question suivante : qu’avons-nous fait de ces 48 mois de notre mandature ? Avons-nous tous été réellement à la hauteur de la confiance placée en nous par les Camerounaises et les Camerounais ? Je peux me tromper, mais la mention d’ensemble serait : pouvait mieux faire ».

Pour la doyenne d’âge, il a été loisible au cours des quatre années passées de constater qu’au-delà de l’inertie des uns, d’autres beaucoup plus, se sont abimés dans des comportements tels que « l’intrigue, la délation, les dénonciations calomnieuses souvent par réseaux sociaux interposés, les guerres de positionnement, l’affairisme et la recherche effrénée de l’argent ».

Indiscipline

Autre phénomène décrié par cette parlementaire, l’absentéisme de ses collègues de la Chambre durant les plénières, car déclare-t-elle, « c’est au forceps que nous atteignions parfois le quorum requis pour la tenue de nos séances ».

Une indiscipline que la présidente provisoire de l’Assemblée nationale, en attendant l’élection dans quelques jours du bureau définitif, met en comparaison avec l’urgence des problèmes que les citoyens rencontrent au quotidien. « Pendant ce temps, nos villes se mouraient et se meurent encore, étouffées par des montagnes d’immondices ; les routes des mêmes villes et de l’arrière-pays se sont transformées en de véritables tombeaux ; la corruption a continué de gangrener le service public. Les coupures intempestives d’électricité, une catastrophe énergétique. Les maladies hydriques ont gagné du terrain faute d’une eau potable en quantité suffisante. La majorité de nos Centres de Santé continuent d’être malades, malades de l’insuffisance du personnel, des médicaments et de la médiocre qualité des plateaux techniques », a-t-elle énuméré.

Examen de conscience

Si elle reconnaît une mission remplie à minima par la 10ᵉ législature de l’Assemblée nationale, à travers notamment le vote des lois, la doyenne d’âge fait tout de même cet examen de conscience : « 48 mois durant, nous sommes nous véritablement préoccupés des questions que je viens d’énumérer et qui pourtant touchent au quotidien de nos électrices et électeurs ? Avons-nous efficacement pris à cœur leurs intérêts que nous sommes supposés défendre dans cet hémicycle ?  Sommes-nous allés suffisamment plus loin, au besoin, au contact des autorités en charge de ces questions ? Qui empêcherait, mais alors qui oserait empêcher un groupe d’élus d’aller frapper à la porte de ces autorités pour s’enquérir d’une situation donnée afin de susciter une action ? ».

L’actuelle législature a débuté en mars 2020, pour un mandat de cinq ans. D’après les textes, le corps électoral pour des élections législatives devrait être convoqué en novembre prochain afin que des élections se tiennent en février 2025.

Cependant, depuis quelques années, et d’après un pouvoir que lui confère la constitution, le président de la République renvoie les élections couplées législative/municipale d’un an pour désengorger le calendrier électoral qui prévoit également une élection présidentielle en 2025.

L.A.

Publié dans POLITIQUE

Le programme des vols de la Camair Co va être perturbé en raison du « départ anticipé en entretien d’une partie de sa flotte en prévision des périodes de pointe, des grandes vacances et de pèlerinage », a annoncé la compagnie aérienne nationale. Celle-ci assure travailler pour un retour à la normale « dans un délai ne dépassant pas les 10 jours ».

Plusieurs passagers se sont plaints ces derniers jours des retards et de la déprogrammation de leurs vols sur Camair Co. La compagne pouvait ainsi accuser des retards de 12h à 18 heures.

L’entretien programmé des appareils de la flotte de Camair Co intervient quelques jours après une supposée alerte lancée par un haut responsable de la compagnie sur les risques de crash dus aux pannes à répétions sur les avions.

Quelques jours après ces révélations, la direction générale s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle dément tout problème de sécurité sur ses appareils. « La compagnie aérienne nationale rassure l’opinion publique nationale et internationale de ce que la sécurité de ses vols n’a jamais été compromise ni entamée », peut-on lire dans ce communiqué.

Camair Co revendique une flotte de 5 appareils : « un Boeing 767-300 ER "Le Dja" avec une configuration de 30 places business et 180 places en classe économique appartenant à Camair Co. Deux Boeing 737- 700 avec une configuration de 12 places business et 116 places en classe économique. Utilisés en leasing au départ, désormais propriété de la compagnie depuis le 19 avril 2017. Et deux MA60 "The Mantung" & "Le Logone" avec une configuration de 45 places ».

L.A.

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Gouvernance publique : le DG de Camair-Co sur le départ

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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonce l’organisation d’une conférence ministérielle, le 6 mars 2024 à Yaoundé au Cameroun avec ses partenaires, pour accélérer les progrès dans la lutte contre le paludisme dans les pays africains à forte charge de morbidité. Cette conférence réunira les ministres de la Santé et des hauts fonctionnaires des onze pays d’Afrique les plus durement touchés par la maladie, ainsi que des partenaires mondiaux de la lutte contre le paludisme, notamment des organismes de financement, des organisations de la société civile et d’autres acteurs clés, apprend-on.

Ces onze pays africains sont le Cameroun, le Burkina Faso, le Ghana, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, l’Ouganda, la République démocratique du Congo (RDC), le Soudan et la Tanzanie. Avec l’Inde, ils représentent les 12 pays au monde les plus touchés par le paludisme, une maladie potentiellement mortelle transmise à l’être humain par les piqûres de certains types de moustique. Selon les données de l’OMS, ces pays sont collectivement responsables de plus de 70 % de l’incidence mondiale du paludisme et de 73 % de la mortalité palustre mondiale. En 2022, environ 166 millions de cas de paludisme et 423 000 décès imputables à la maladie sont survenus dans ces pays, d’après la même source. Or, dans ces pays où les conditions sont très propices à la transmission du paludisme, la riposte est compromise par la faiblesse des systèmes de santé et l’insuffisance des ressources et des infrastructures.

« Cette conférence ministérielle vise à renforcer les engagements politiques et financiers en faveur d’une riposte accélérée contre le paludisme dans les pays concernés, en vue d’atteindre les cibles fixées pour 2030 dans la stratégie », peut-on lire dans la note conceptuelle de l’événement. Adoptée par l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2015, la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 (communément appelée la stratégie) vise à réduire d’au moins 90 % le taux de mortalité palustre par rapport à la situation de référence en 2015, réduire d’au moins 90 % l’incidence du paludisme par rapport à la situation de référence en 2015, éliminer le paludisme au moins dans 35 pays où la maladie était endémique en 2015 et prévenir la réapparition de la maladie dans tous les pays exempts de paludisme. Ces cibles sont alignées sur l’objectif 3 de développement durable (Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge) et sur la cible 3.3 des ODD, qui appelle à mettre fin au paludisme et autres maladies transmissibles d’ici 2030.

L’État camerounais a pris des engagements politiques et mené des actions concrètes en vue de réduire le fardeau du paludisme, parmi lesquelles l’adhésion à l’Initiative mondiale « Faire reculer le paludisme » lancée en 1998, l’adhésion à la Déclaration d’Abuja de 2000 qui appelait les chefs d’État de l’Union africaine (UA) à allouer au moins 15 % de leurs budgets publics à la santé, ou encore l’Agenda 2063 de l’UA axé sur la Couverture sanitaire universelle (CSU). Malgré ces efforts, la traduction des engagements politiques en ressources et en actions se heurte à des difficultés, comme en témoigne la cible non atteinte de la Déclaration d’Abuja, puisque la part du budget alloué à la santé au Cameroun n’a jamais dépassé les 7%.

Aussi, la conférence va-t-elle examiner les progrès et les défis à relever pour atteindre les cibles relatives au paludisme figurant dans la stratégie, passer en revue les stratégies d’atténuation et le financement pour la lutte contre le paludisme, convenir de stratégies et de riposte efficaces ou d’une réduction accélérée de la mortalité palustre en Afrique et établir une feuille de route en vue d’un engagement politique et sociétal accru dans la lutte contre le paludisme, ainsi qu’un mécanisme de responsabilisation clairement défini. Au final, il est attendu que les ministres de la Santé des pays concernés signent la « Déclaration de Yaoundé » sur le paludisme, un document dans lequel ils s’engagent à traduire l’engagement politique en actions et en ressources financières, lesquelles permettront « d’inverser les tendances de l’incidence des cas et de mettre fin aux décès imputables au paludisme pour atteindre d’ici à 2030 les cibles relatives au paludisme fixées dans la stratégie », selon l’OMS.

Patricia Ngo Ngouem

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La Gendarmerie nationale a annoncé avoir saisi, le 28 février à Douala, la métropole économique du Cameroun, un total de 51 millions de FCFA de médicaments contrefaits en tous genres, depuis les antipaludéens jusqu’aux antibiotiques, en passant par les contraceptifs. « Il s’agit de la saisie d’un important stock de produits pharmaceutiques issus de la contrebande en provenance du Nigeria. (…) Nous avons mis en place un stratagème qui a permis, grâce à nos capteurs, de mettre la main sur cet important stock de produits pharmaceutiques de provenance illicite qui écument nos marchés et qui ravitaillent certaines pharmacies de Douala et des environs », a déclaré le lieutenant-colonel Guy-Hervé Mvogo Abanda, commandant du peloton motorisé routier de Bonabéri, dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de l'institution militaire.

« Nous constatons de prime abord dans ces produits que nous avons des médicaments interdits à la vente sans ordonnance, des médicaments qui ne peuvent être desservis que par les spécialistes et qui sont destinés à l’avortement », indique Franck Nana, le président de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun. Les gendarmes ont également mis la main sur des emballages pharmaceutiques, ce qui laisse croire que ces étuis vides servent au reconditionnement des médicaments qui sont ensuite revendus dans la rue, voire dans les pharmacies.

Selon une étude de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun, au moins 25% des médicaments vendus dans le pays proviennent des circuits d’approvisionnement illicites, alors que 40% des médicaments de la rue proviennent de la contrebande. Ces médicaments de rue regroupent les produits contrefaits, des faux médicaments et des médicaments à l’origine de bonne fabrication, mais sortis du circuit normal de distribution. Parmi les médicaments contrefaits les plus vendus figurent notamment les antipaludiques, les anti-inflammatoires, les analgésiques, les antibiotiques et les vitamines, d'après la même source. En 2021, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a annoncé la destruction de près de trois milliards de FCFA de faux médicaments.

P.N.N

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En fin de semaine dernière, la Direction de la protection civile (DPC) du ministère de l’Administration territoriale (Minat) a initié une descente sur le site de la catastrophe de Mbankolo (Yaoundé). Selon la communication de ce département ministérielle, cette mission de terrain avait pour principal but de s’assurer que les populations déguerpies après la catastrophe survenue en octobre dernier ne sont pas revenues s’installer. Car la DPC est convaincue que ce site continue d’être dangereux pour les populations riveraines, surtout le lac artificiel présent sur le site du drame.

En attendant de connaître les circonstances exactes de cette catastrophe, plusieurs experts n’hésitent pas à pointer ce lac artificiel pour expliquer l’éboulement de terrain qui a causé la mort d’une vingtaine de personnes à Mbankolo l’année dernière. Mais lors d’une concertation interministérielle qui a suivi la catastrophe, le gouvernement a aussi relevé « l’incurie humaine » comme l’une des principales causes de ce drame.

Pas étonnant que le même gouvernement souhaite éviter des drames comme celui de Mbankolo en empêchant aux populations de s’installer dans les zones non constructibles. Il s’agit des zones marécageuses, des flancs de montagnes et autres espaces situés en contrebas… Pour les urbanistes, ces zones sont considérées dangereuses à cause de leur grande exposition aux catastrophes diverses.  

Michel Ange Nga

 

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Plusieurs leaders associatifs dans la région de l’Extrême-Nord ne digèrent toujours pas la polémique née des propos de Célestine Ketcha Courtès, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), sur la qualité des travaux de voirie en cours dans la ville de Maroua. C’est le cas de Hamadou Habibou, le président de Meskine Sey Woota, une association qui œuvre pour le développement de Meskine, une banlieue de Maroua. Après avoir demandé le départ de Ketcha Courtès du gouvernement, il annonce maintenant qu’une pétition pour obliger cette dernière à présenter des excuses publiques aux populations de Maroua est en préparation.

On se rappelle que toute cette affaire est partie des protestations des habitants de Maroua qui se plaignent de la piètre qualité des travaux des chantiers routiers dans la ville. Alors qu’elle visitait ces chantiers le 5 février dernier, Célestine Ketcha Courtès est accusée d’avoir snobé les habitants de la ville en opposant aux plaintes la question : « il y avait quoi avant ? ». C’est d’ailleurs cette interrogation qui va générer la bronca populaire actuelle.

Manipulation

Face au tollé, le Minhdu n’est pas resté atone. Dans un communiqué rendu public le 28 février dernier, ce département ministériel indique que « l’extrait ‘’il y avait quoi avant ?’’ utilisé par les activistes manipulés par des personnes tapies dans l’ombre se réfère uniquement à la situation de la voirie avant le début des travaux instruits par le chef de l’État ». Le même communiqué mentionne encore que concernant les plaintes des populations de Maroua, Célestine Ketcha Courtès a ordonné que les imperfections soient reprises par l’entreprise prestataire.

Mais pour les leaders de la société civile, ce communiqué n’a rien changé. « Elle [Célestine Ketcha Courtès] n’a pas réussi à rétablir la confiance entre elle et les populations de Maroua », confie Hamadou Habibou, visiblement vexé de lire que la ministre croit que les leaders associatifs sont manipulés.

Après ce communiqué, Célestine Ketcha Courtès est remontée au créneau dans une vidéo prise lors de la cérémonie de réouverture de la mosquée Poumpouré de Garoua, en compagnie de la délégation du lamidat de Maroua. Elle qui est née à Maroua justement, a cru bon de parler de cette affaire en fufuldé pour continuer de dénoncer la manipulation.

« Madame la ministre Ketcha Courtès, au lieu de continuer à polémiquer, vous feriez mieux de présenter vos excuses pour vos propos mal placés, au-delà du débat sur la qualité des travaux », a réagi le journaliste Guibaï Gatama sur sa page Facebook.

Michel Ange Nga

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L’enquête dans l’affaire Martinez Zogo, du nom de l’animateur retrouvé mort en janvier 2023 à Ebogo, un quartier de la petite ville universitaire de Soa, est officiellement bouclée. Le juge d’instruction du Tribunal militaire de Yaoundé en charge de cette affaire, le lieutenant-colonel Narcisse Perrin Nzié, a rendu une ordonnance de renvoi le 29 février 2024. D’après ce document de 20 pages, que SBBC a consulté, 17 personnes sont envoyées devant la barre pour des motifs divers en vue de l’ouverture du procès à une date qui reste à préciser.

Parmi celles-ci, on compte trois agents de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), le service de contre-espionnage camerounais, accusés d’avoir assassiné l’animateur. Il s’agit de Daouda, Lamfu Jonhson Ngam et Stéphane Tongue Nana. « L’exploitation des données de localisation a permis de découvrir qu’après l’exécution de cette opération connue (arrestation et torture, NDLR), Tongue Nana est repartie à Ebogo accompagné de Daouda et Lamfu Jonhson pour la seconde opération (…) qui a abouti à la mort de Martinez Zogo alors laissé en vie par les premiers tortionnaires », soutient le juge d’instruction.

À en croire l’ordonnance de renvoi, cette deuxième opération, qui a conduit à la mort par strangulation de Martinez Zogo à l’aide d’une corde, a été coordonnée, comme la première, par le lieutenant-colonel Justin Danwe, alors directeur des opérations de la DGRE et de fait N° 2 de ce service de renseignement, et Martin Savom, maire de la commune de Bibey, arrivée à Yaoundé la veille de l’enlèvement de l’animateur. C’est pourquoi ils devront répondre de l’accusation de complicité d’assassinat. Le juge d’instruction a donc suivi la requalification des faits contenue dans les réquisitions supplétives du commissaire du gouvernement.  

En plus, pour leur participation à la première opération, Justin Danwe, Daouda, Lamfu Jonhson Ngam et Stéphane Tongue Nana doivent également répondre des charges de complicité d’arrestation et de séquestration, complicité de torture et violation de consignes. Alors que le maire de Bibey est en plus poursuivi pour complicité de torture.

Réaction de la partie civile

L’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga et le commissaire de police Léopold Maxime Eko Eko, patron de la DGRE au moment de faits, accusé d’être les commanditaires de l’opération de torture du chef de chaine de radio Amplitude FM, sont poursuivis pour complicité de torture. Cette charge est retenue contre Léopold Maxime Eko Eko notamment parce que, plusieurs employés de la DGRE affirment que depuis 2015, il a ordonné la surveillance de Martinez Zogo dans le cadre du dossier « presse » ; et contre Amougou Belinga notamment parce ce qu’il a reçu Justin Danwé la veille et le lendemain de l’opération, respectivement pour le rassurer sur l’état des préparatifs et pour lui faire un compte rendu, selon l’ordonnance de renvoi.   

D’autres agents de la DGRE, le journaliste Bruno Bidjang, un usurpateur d’identité et un gérant d’une société de location de voitures font également partie des personnes devant répondre de leur participation aux évènements qui ont conduit à l’assassinat du chef de chaine d’Amplitude FM. Toutes les 17 personnes envoyées devant la barre sont actuellement incarcérées. La plupart risquent la prison à vie.

L’avocat des ayants droit de Martinez Zogo se dit partiellement satisfait. « Il ne peut y avoir de distinction entre les inculpés. Il y a un fait indiscutable. Martinez Zogo est décédé et des individus en sont les auteurs et commanditaires. La seule qualification possible, c’est assassinat », estime Me Calvin Job. De leur côté, les avocats d’Eko Eko ont décrié, dans un communiqué, le fait que leur client est mis en examen « sans autres supports légal ou factuel que les déclarations mensongères et fluctuantes du lieutenant-colonel Justin Danwe ». Pour sa part, Me Charles Tchoungang continue de clamer l’innocence de son client, Amougou Belinga. L’ancien bâtonnier souhaite d’ailleurs que le procès soit diffusé à la télévision pour que tout le monde s’en rende compte. 

Ludovic Amara  

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Affaire Martinez Zogo : la requalification des faits en assassinat pas encore acquise

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Dans un message radio-porté signé le 29 février dernier que SBBC a consulté, Martin Mbarga Nguele (photo), le délégué général à la Sûreté nationale (DGSN), somme ses collaborateurs de « bien vouloir veiller à l’application stricte de la réglementation relative aux déplacements à l’étranger des hauts responsables de l’État ». Le message est adressé aux commissaires des aéroports internationaux de Douala (Littoral) et Yaoundé-Nsimalen (Centre), aux commissaires des Ports autonomes de Douala et Kribi (Sud), ainsi qu’à tous les chefs des postes frontière de la Sûreté nationale.

Le patron de la Police instruit ainsi ses collaborateurs de se rassurer que les directeurs généraux, les directeurs généraux adjoints et les présidents des conseils d’administration des entreprises et établissements publics du Cameroun qui se rendent en mission hors du pays disposent à cet effet d’une autorisation de sortie délivrée par l’autorité compétente, en l’occurrence le chef de l’État. Cette sortie du DGSN intervient après que la présidence de la République a menacé de sanctionner les hauts responsables de l’État qui partent en mission à l’étranger sans avoir obtenu au préalable les autorisations de sortie requises à cet effet.

 Le 19 février dernier, le secrétaire général à la présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, a adressé une correspondance au secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda, pour lui demander de réitérer aux ministres assurant la tutelle technique de ces entités publiques, les « très hautes instructions » du chef de l’État réglementant les déplacements à l’étranger des responsables susvisés. Ce proche collaborateur de Paul Biya y précisait que des « instructions spécifiques » ont été données aux responsables des forces de l’ordre et aux autorités aéroportuaires en vue de la stricte application des instructions présidentielles relatives à la sortie du territoire national des hauts responsables concernés. 

P.N.N

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Au Cameroun, il est désormais possible de renouveler son visa américain sans entretien. Cette possibilité est offerte via le Programme de dispense d’entretien que vient de lancer l’ambassade des États-Unis dans le pays. « C’est un nouveau mécanisme pour le Cameroun. Il existait ailleurs », souffle une source au sein de la chancellerie américaine. Ce programme est actuellement ouvert aux visiteurs (visa B1/B2), aux étudiants (visa F), aux visiteurs d’échange académique (visas M, J), aux travailleurs temporaires ou saisonniers (visas H, L) et aux équipages et personnes en transit (visas C1/D combinés uniquement), précise l’ambassade dans un communiqué publié le 28 février.

Il est conçu, apprend-on, pour faciliter les voyages légitimes des voyageurs qualifiés dont le précédent visa américain a expiré au cours des 24 derniers mois ou expirera dans les trois prochains mois. Ceux-ci peuvent désormais faire renouveler leur visa par courrier et sans entretien. Ils peuvent ainsi accéder audit programme en suivant la procédure normale de demande de visa à l’adresse suivante : https ://ais.usvisa-info.com. Outre la demande, les demandeurs doivent soumettre tous leurs passeports depuis le dernier visa à l’ambassade des États-Unis à travers DHL Yaoundé. L’ambassade recommande de soumettre la demande au moins un mois avant la date prévue du voyage « afin de laisser suffisamment de temps pour le traitement ». Les demandeurs retenus seront ensuite invités à se présenter à l’ambassade pour payer les frais de réciprocité, avant l’impression du visa et le renvoi par DHL.

Le lancement de ce programme participe de la volonté des autorités américaines de faciliter la procédure d’obtention des visas, dans le cadre de la coopération entre Washington et Yaoundé. « La section consulaire reste déterminée à rendre la procédure de demande de visa facilement accessible au plus grand nombre de demandeurs possible, afin de continuer à tisser des liens solides entre les États-Unis et le Cameroun », affirme Matthew Taylor, le responsable de la section consulaire à la mission diplomatique américaine, cité dans le communiqué.

P.N.N

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