Rumeurs, idées reçues, clichés, superstitions, légende : qui dit vrai ? qui dit faux ?

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Dans la nuit du 7 au 8 avril, une expédition de la secte islamiste Boko Haram a attaqué la localité de Toufou 1 à Tourou, un village situé à proximité de la ligne frontalière entre le Nigeria et l’Extrême-Nord du Cameroun.

Selon le président du comité de vigilance de Tourou, la bande, constituée d’une cinquantaine d’hommes armés, a incendié plusieurs concessions puis, dévalisé et saccagé l’unique centre de santé du village. Les terroristes ont également tué un vieil homme de 70 ans.

« Alertées par certains membres du comité de vigilance, les forces de défense et de sécurité ont immédiatement engagé des opérations de ratissage et se sont mises aux trousses des assaillants au petit matin », explique une autorité locale.

La riposte a contraint les assaillants à abandonner une partie du butin au niveau du Talweg de Hidoua avant « de regagner l’autre côté du Nigeria où ils ont leur base arrière et à partir de laquelle ils mènent des incursions de part et d’autre de la frontière montagneuse », ajoute la même source.

La réactivité des forces de défense a été saluée par les populations. « C’est une action très louable que nos forces de défense et de sécurité ont menée en repoussant l’ennemi. Mais il faut chercher à empêcher ces incursions à répétition en accédant aux doléances des populations qui ont clairement identifié les différents boulevards de passage des Boko Haram », a déclaré Antoine Bouba, une élite de Tourou.

Tourou et ses environs semblent être une cible privilégiée de Boko. Dans la nuit du 5 avril dernier, des affidés de la secte venus de Goshi au Nigeria ont fait irruption dans ce village vers 23 heures. Cette attaque djihadiste a fait trois morts, dont deux septuagénaires tués par balles, et un homme égorgé au couteau.

BE

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Ce 9 avril 2020, au moins trois associations de journalistes ont publié des communiqués pour condamner la tentative d’enlèvement de Choves Loh, chef d’agence Bamenda dans le Nord-Ouest de la Sopecam, société éditrice du quotidien gouvernemental Cameroon tribune.

Cameroon Association of English Speaking Journalistes (Camasej) indique que mercredi 8 avril aux environs de 6h30, trois individus non identifiés lourdement armés ont fait irruption au domicile du journaliste.

Selon le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), les ravisseurs, avant de l’emmener, ont posé à l’ancien président de Camasej pour le Nord-Ouest une seule question : « You are journalist, aren’t you? » Traduction en français : « Vous êtes journaliste, n’est-ce pas ? »

D’après divers témoignages, le journaliste n’a eu la vie sauve qu’en sautant du véhicule dans lequel il se trouvait avec ses ravisseurs. Choves Loh, qui s’en est tiré avec des blessures, a été admis dans une structure sanitaire de la ville.

Au cours des deux dernières années, souligne le SNJC, au moins cinq journalistes et professionnels des médias ont déjà pris pour cibles par les groupes armés qui écument la région depuis le début de la crise anglophone. Cette association regrette que ces derniers n’aient plus le droit d’avoir une opinion.

En guise de protestation, le SNJC invite ses membres à porter, du 13 au 17 avril, un bandeau noir au bras.

D.M.

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Amnesty International (AI) a rendu public son Rapport annuel 2019 sur l’Afrique le 8 avril 2020. Le communiqué qui annonce la publication de ce rapport note que les conflits armés ont fait le lit des violations des droits humains dans les régions anglophones et de l’Extrême-Nord du Cameroun.

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, « des groupes armés séparatistes ont continué à tuer des membres des forces de sécurité et à commettre des exactions visant la population. Ils ont perpétré des homicides illégaux, souvent accompagnés de mutilations ».

Leurs cibles se recrutent parmi les fonctionnaires, les simples citoyens ayant refusé d’observer les mots d’ordre de « villes mortes » ou de fermeture des écoles ou les proches d’agents des forces de défense ou de sécurité.

Dans la région de l’Extrême-Nord, Amnesty International note une recrudescence des attaques imputables à des groupes armés liés à Boko Haram. L’organisation comptabilise 275 morts, dont 225 civils, entre janvier et novembre. Et constate que « les attaques ont le plus souvent pris la forme de raids meurtriers donnant lieu à des homicides, des enlèvements, des mutilations et des pillages ».

Les victimes se comptent surtout parmi les membres de comités d’autodéfense, les personnes âgées et les personnes handicapées figuraient. « Ces atrocités pourraient être constitutives de crimes de guerre », prévient AI.

Destruction d’écoles

La violation des droits à la santé et à l’éducation ne pouvait pas échapper à AI. La crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest et les exactions de la secte terroriste Boko Haram dans l’Extrême-Nord ont entraîné la destruction d’établissements de santé et scolaires.

Ce qui a entravé l’accès de la population aux soins médicaux et des enfants à l’éducation. Dans les régions anglophones, le Rapport reprenant les statistiques de l’ONU note que « seulement 17 % des écoles étaient opérationnelles et 29 % du personnel enseignant était en mesure de travailler à la fin de l’année ».

L’accès aux soins de santé et à l’éducation est davantage difficile pour les personnes déplacées. D’après AI, « au 31 décembre, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest comptaient quelque 700 000 personnes déplacées ». Pour la région de l’Extrême-Nord, le tableau affiche plus de 270 000 personnes déplacées. Un nombre en hausse « du fait de la recrudescence des attaques contre la population lancées par des groupes armés liés à Boko Haram ».

Bavures

Dans leur lutte contre les groupes armés, il arrive que les forces de sécurité portent aussi atteinte aux droits humains. « L’armée a procédé à des exécutions extrajudiciaires et à des destructions de logements lors de ses opérations dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, comme l’ont signalé l’ONU et des ONG internationales et locales », soutient AI.

Des accusations que le gouvernement ne rejette pas en bloc. Il admet que l’armée a parfois commis des bavures, sanctionnées sans faiblesse. La preuve : le rapport 2019 d’Amnesty International évoque le procès de sept soldats devant le tribunal militaire de Yaoundé. Ces derniers sont accusés d’avoir tué deux femmes et deux enfants dans l’Extrême-Nord.

Sur le plan judiciaire, AI retient la condamnation à perpétuité, le 20 août, du président autoproclamé de la « République d’Ambazonie », Julius AyukTabe, et neuf de ses partisans pour terrorisme et sécession par le tribunal militaire de Yaoundé. Ils avaient été ramenés au Cameroun le 26 janvier 2018 après leur arrestation au Nigeria. Mais la Haute Cour fédérale d’Abuja a, en mars 2019, jugé leur expulsion illégale et inconstitutionnelle.

D.M.

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L’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic) vient de lancer une campagne de communication sur la propagation de fausses informations sur la pandémie de coronavirus.

Avant l’Antic, les ministres de la Communication (Mincom), René Emmanuel Sadi, et de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, ont, au cours d’une conférence de presse conjointe le 25 mars 2020 à Yaoundé, fait le constat d’une « prolifération de fausses nouvelles et d’allégations fantaisistes sur les modes de prévention ou de traitement des infections à coronavirus ».

René Emmanuel Sadi a aussi relevé la circulation des informations dénuées de tout fondement à travers les réseaux sociaux. Leur seul but, croit savoir le Mincom : « dérouter l’opinion ou entretenir la psychose parmi les populations ».

L’Antic précise, à travers un message diffusé dans les médias, qu’il s’agit d’une dérive punie par la loi du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité. « Vérifions toujours une information avant de la publier ou la diffuser, car la publication et/ou la propagation d’une fausse information est punie d’un emprisonnement de six mois à deux ans et/ou d’une amende de cinq à dix millions FCFA », conseille-t-elle.

Pour éviter un tel déboire, elle invite les populations à taper le code *063# qui « fournira les dernières informations et conseils du gouvernement sur l’épidémie actuelle de coronavirus (Covid-19) au Cameroun ».

L’Antic a été créée le 8 avril 2002 par décret présidentiel. Elle a pour missions, notamment, la régulation, le contrôle et le suivi des activités liées à la sécurité des systèmes d’information et des réseaux de communications électroniques ainsi qu’à la certification électronique.

D.M.

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Le Social Democratic Front (SDF) n’a pas pu sauver son groupe parlementaire. Le parti politique d’opposition a perdu la bataille électorale aux législatives partielles du 22 mars dernier, dans 11 circonscriptions des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Les résultats desdites élections rendus publics ce 7 avril à Yaoundé par le Conseil constitutionnel du Cameroun, confortent le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) d’un supplément de 13 sièges de députés portant ainsi à 153, l’effectif de ses élus à la Chambre basse du Parlement.

Le parti du chairman John Fru Ndi va donc se contenter de cinq députés. Comparativement aux 18 députés qui siégeaient pour son compte lors de la dernière législature, le SDF subit une réduction de plus de 75% de son effectif parlementaire. Des figures influentes du parti perdent ainsi leur écharpe tricolore à l’instar de Joseph Mbah-Ndam, Paul Nji Tumasang, Simon Fobi Nchinda Théodore Datouo, Cyprian Awudu Mbaya…

Crise anglophone

« Nous respectons la décision du Conseil constitutionnel. Nous pensons que la vie d’un parti politique ne se résume pas autour d’une élection. Nous allons continuer à nous battre pour représenter les intérêts de toutes ces populations qui sont spoliées de leur droit de voter », se résout Joshua Osih, vice-président du SDF.

Ce candidat malheureux à la dernière élection présidentielle (4e avec 3,35% des suffrages), récemment porté au poste de questeur de l’Assemblée nationale, attribue la contreperformance du SDF aux récentes consultations électorales à la crise anglophone qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso).

Ce fief du SDF, vivier de près d’un million d’électeurs (soit 1/6 de l’électorat), a connu un déplacement de sa population (300 000 déplacés selon le gouvernement) du fait de l’insécurité. « En gros, 90 % de nos militants ne sont pas allés au vote », prétend Joshua Osih. Toute chose qui expliquerait le taux de participation de 9,5% enregistré dans le Noso aux législatives partielles.

L’effet Kamto

Mais la crise sécuritaire ne justifie pas à elle seule cette perte d’influence du SDF. Selon l’historien et analyste politique Ahmadou Sehou, auteur de l’ouvrage « L’opposition en panne », « le SDF est installé sur une mauvaise trajectoire. Il a perdu son électorat de l’Ouest et du Littoral au profit du MRC avec l’arrivée sur la scène politique nationale pour la première fois d’un leader politique Bamiléké d’envergure ».

Un avis partagé par Moussa Njoya, doctorant en science politique à l’université de Yaoundé II. « Le mot d’ordre du boycott lancé par le MRC a beaucoup joué sur les candidats du SDF. Cela s’est largement observé à Douala et à l’Ouest », avance cet observateur de la scène politique.

De l’avis du journaliste et écrivain Jean Bruno Tagne, le résultat du SDF au municipales et aux législatives « est tout simplement la suite, on pourrait dire logique, de la dégringolade que le SDF observe ces dernières années. En réalité, le SDF a perdu de son aura », constate-t-il.

En effet, de 1996 à 2013, le nombre de députés du SDF à l’Assemblée nationale est passé de 43 sièges à 18 en 2013. Sur la même période, ce parti est passé de 61 communes sur 360 à 22 lors des élections municipales de 2013. Et à ce jour, le parti créé en 1990 à Bamenda ne compte plus que 4 mairies sous sa bannière.

Quel avenir ?

Amaigri du point de vue du nombre d’élus, rongé par les luttes intestines, bousculé dans son fief par le parti au pouvoir, victime de la crise anglophone et de l’arrivée du MRC, l’avenir du SDF semble désormais sujet à caution selon Ahmadou Sehou. « Le SDF va continuer inexorablement sa descente aux enfers avec un risque réel d’effacement » soutient-t-il. D’après Moussa Njoya, le SDF doit faire une refonte structurelle. Ce d’autant plus que sa voix est de moins en moins audible dans le débat public enflammé par Maurice Kamto et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun.

Pour mémoire, dans les années 90, le SDF incarnait l’opposition « frondeuse », « dissidente », « révolutionnaire » voire « insurrectionnelle ». Il avait le leadership devant l’UPC, l’UNDP, l’UDC, etc. qui faisaient partie de l’opposition « républicaine ». « Aujourd’hui le SDF a visiblement rejoint les rangs de cette opposition responsable », relève Moussa Njoya. 

De ce point de vue, ajoute-t-il, le parti de John Fru Ndi « risque fortement finir comme un parti historique confiné dans des poches régionales, voire tribales, principalement dans le Nord-Ouest ». Et dans un cas comme dans l’autre, le constat est que l’influence du parti de la balance s’est réduite comme peau de chagrin.

Baudouin Enama

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Une vidéo, partagée des milliers de fois sur Facebook depuis sa mise en ligne le 27 mars dernier, prétend montrer des victimes du nouveau coronavirus (Covid-19) au Cameroun. Dans cette courte séquence (30 secondes), l’on voit des corps recouverts d’un drap ou enveloppés dans des sacs mortuaires posés à même le sol. Un homme, le nez et la bouche protégés par un masque de protection, un téléphone portable à la main, apparaît également dans la vidéo. On le voit notamment faire le tour des dépouilles et refermer l’un des sacs mortuaires. Une autre personne, invisible à l’écran, filme la scène.

« Réalité dans un hôpital au Cameroun, le gouvernement/médias ne disent pas la vérité. Le corona (référence au coronavirus qui touche le pays, NDLR) », indique le commentaire qui accompagne cette vidéo. Des propos qui laissent croire que les autorités camerounaises et les journalistes dissimulent la vérité sur le nombre réel des personnes décédées des suites de Covid-19 dans le pays.

Et pourtant, cette vidéo n’a pas été prise au Cameroun, mais plutôt en Guinée. Certains internautes le font d’ailleurs remarquer en commentaire sous cette vidéo. « C’est faux, c’est l’hôpital régional de N’Zérékoré », écrit notamment Béatrice Condé, jeune étudiante en droit de 20 ans qui habite à N’Zérékoré, une région du sud-est de la Guinée et troisième ville du pays.

En effet, une recherche inversée à partir de captures d’écran permet de retrouver cette vidéo sur Internet. La recherche nous renvoie notamment sur ce site Internet guinéen. « Ci-dessous, à la morgue de l’hôpital régional de N’Zérékoré, on enregistre 21 corps, dont 5 filles et 16 garçons », selon la légende qui accompagne cette vidéo.

Selon ce site, ces corps sont ceux des personnes tuées dans des violences intercommunautaires ayant opposé les Guerzé et les Konianké, deux communautés rivales, le 23 mars dernier. Soit au lendemain du double scrutin législatif et référendaire en Guinée. La même information est rapportée par d’autres sites guinéens, comme ici. Toutes choses qui prouvent que cette vidéo n’a pas été prise au Cameroun, tout comme elle ne montre pas des personnes décédées de Covid-19.

Selon un bilan communiqué dans la soirée du 7 avril 2020, le Cameroun enregistre officiellement 685 cas, dont 9 décès et 43 guérisons.

Patricia Ngo Ngouem

tcs in yaounde

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Pour la première fois, les débats publics ont eu lieu le 24 mars 2020 dans le procès intenté devant le Tribunal criminel spécial (TCS) contre l’ancien chef de la cellule informatique de la direction des dépenses du personnel et des pensions du ministère des Finances.

Devant cette juridiction, Emmanuel Leubou, en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé, et certains de ses anciens collaborateurs sont poursuivis par l’État du Cameroun pour un détournement présumé de 5,5 milliards de FCFA.

D’après l’acte d’accusation, ces détournements ont été perpétrés à travers le non-remboursement des avances sur pension et sur solde accordés à des agents de l’État en fonction ou à la retraite.

Sauf que, révèle le journal Kalara dans son édition du 7 avril, l’expert judiciaire commis par le juge d’instruction a, dans son rapport d’expertise qui sert de base de travail à l’accusation, curieusement omis des noms de personnes ayant bénéficié des fonds querellés. 

En exclusivité, l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire publie la liste de 254 bénéficiaires qui échappent jusqu’ici aux mailles de la justice. Ceux-ci se recrutent parmi les officiers supérieurs de l’armée, les hauts gradés de la police, les magistrats ou les enseignants d’université.

D.M.

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Les immatriculations directes et des concessions du domaine foncier national sont suspendues dans une dizaine d’arrondissements de la région du Centre. La décision prise depuis le 2 mars par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi a été révélé par le journal gouvernemental Cameroon Trinune.

Dans le département de la Lékié, les arrondissements concernés sont Batchenga, Ebebda, Lobo, Okola et Obala. Dans la Mefou-et-Afamba, la suspension vise les arrondissements de Mfou, Soa et Nkolafamba. Dans la Mefou et Akono, les arrondissements de Mbankomo et Ngoumou sont également épinglés par cette décision du Mindcaf.

Le Mindcaf motive cette suspension par « la violation des dispositions juridiques en vigueur ». C’est que, dans ces arrondissements, plusieurs titres fonciers ont été établis et délivrés sur le domaine national de deuxième catégorie par voie d’immatriculation directe, au détriment de la procédure de concession. Le membre du gouvernement s’offusque par ailleurs du « non-respect des étapes de la procédure d’établissement et de délivrance » desdits documents et l’immatriculation de grandes superficies à des fins « spéculatives ».

« Dans le cadre des transactions foncières et immobilières impliquant les étrangers, la pratique qui s’est développée consistait à ne requérir le visa du ministre des Domaines qu’à la fin des procédures. Ce sont ces pratiques qui ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur qui sont attaquées par les mesures de suspension des procédures d’immatriculation directe », explique un fonctionnaire du Mindcaf.

C’est donc des mécanismes de sauvegarde que le Mindcaf tente de mettre en place afin de prévenir l’accaparement des terres par des nationaux. L’autorité tutélaire du domaine foncier espère renforcer le contrôle de l’aliénation des terres et des autres biens au profit des étrangers. Car dans plusieurs villes du pays, l’État éprouve des difficultés à trouver des parcelles pour implanter des projets ou des structures publiques.

BE

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Selon le Laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments, des échantillons de « quinine » falsifiés sont en circulation au Cameroun. « Le lot N° 4460 en circulation au Cameroun, dont la date de fabrication est 09/2017 et la date de péremption est 10/12/2020, ne contiennent aucune quinine sulfate », explique le Lanacome.

C’est l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui a donné l’alerte le 9 mars 2020. L’OMS indiquait que de faux médicaments avec un faux logo du Programme des médicaments essentiels sont actuellement en circulation au Cameroun, au Tchad et au Nigeria (https://www.who.int/fr/news-room/detail/09-03-2020-medical-product-alert-n-1-2020-english-version).

Cette alerte fait référence à du sulfate de quinine falsifié 300 mg. En effet, selon l’OMS, les échantillons analysés desdits produits ne contiennent aucune « quinine sulfate ». L’OMS indique que tous les produits falsifiés allèguent être fabriqués par Remedica Ltd-Cyprus (une entreprise pharmaceutique de premier plan basée à Chypre). Mais vérification faite, Remedica Ltd déclare n’avoir jamais fabriqué lesdits produits.

Dans la même veine, l’Ordre des pharmaciens du Cameroun confirme qu’il y a une grande probabilité pour que les antipaludéens achetés au « poteau » (marché noir au Cameroun) soient de qualité douteuse.

Sylvain Andzongo

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C’est un communiqué signé le 7 avril 2020 par le ministre de l’Administration territoriale (Minat) qui jette le pavé dans la mare. Paul Atanga Nji constate, pour le déplorer, que « certains leaders de partis politiques et d’associations ont lancé des appels à la générosité publique » afin de financer la lutte contre la pandémie de Covid-19.

D’après le Minat, parmi les initiatives qui fleurissent, au mépris de la législation, figurent notamment celles de la mairie de Douala, du PCRN de Cabral Libii, et surtout de Maurice Kamto. Le 3 avril, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a lancé « Survie-Cameroon-Survival Initiative » (SCSI), qui a collecté en trois jours environ 234 millions de FCFA, sur un objectif de 6,5 milliards de FCFA.

Ces différentes initiatives sont lancées à la suite du président de la République, Paul Biya, qui a, le 31 mars, créé un fonds de solidarité nationale doté d’une cagnotte initiale de un milliard de FCFA pour financer la stratégie gouvernementale de riposte au coronavirus. Ledit fonds, rappelle le Minat, a même déjà commencé à recevoir d’importantes contributions.

Initiatives concurrentes

Ces initiatives, et particulièrement l’opération du président du MRC, ne font pas seulement concurrence à celle du président de la République. « La démarche de Kamto peut être interprétée comme un acte de défiance, surtout quand on se rappelle que le 3 avril, il a soutenu que Paul Biya n’a pas la capacité de mener la guerre contre le coronavirus », soutient un analyste politique.

En tout cas, Paul Atanga Nji rappelle que la collecte de fonds en cas de situation de crise ou de catastrophe est encadrée par la loi du 21 juillet 1983 régissant les appels à la générosité publique. Celle-ci interdit de manière formelle « à tout individu et à toute organisation de quelque nature que ce soit de faire appel à la générosité publique sans au préalable avoir obtenu l’autorisation du ministre en charge de l’Administration territoriale ».

Aussi le Minat « invite tous ceux qui ont entrepris des collectes de fonds en marge des textes à y mettre fin immédiatement, à faire clôturer tout compte bancaire ouvert à cet effet ». Aussi Paul Atanga Nji demande-t-il à tout établissement bancaire auprès duquel « ces fonds sans base légale seraient domiciliés, de procéder immédiatement à la clôture desdits comptes ».

Sommation de clôturer les comptes

Justement, le 7 avril, le trésorier du MRC a adressé une demande d’ouverture de compte au nom de l’association humanitaire « Survie-Cameroon-Survival-Initiative » au directeur général d’Afriland First Bank. Alain Fogue Tedom précise que, outre la signature de Christian Penda Ekoka, soutien politique de Maurice Kamto et président du comité de gestion de SCSI, « toutes les opérations sur ce sous-compte devront en plus être contresignées » notamment par le représentant du ministre des Finances.

Au MRC, les menaces de sanction du Minat laissent de marbre. Dans une interview à ABK Radio le 8 avril, sa 2e vice-présidente, Tiriane Balbine Noah, est catégorique : « Le MRC ne lâchera rien, car ce qui prime, c’est la survie des populations. Ce qui doit être fait sera fait ».

D.M.

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